AM conseil aquarelle,français L’art de dépasser le « ugly stage »

L’art de dépasser le « ugly stage »

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Quand après quelque heures passées à travailler, tu te dis « c’est moi ou c’est grave moche ? »

Il y a deux ans, presque jour pour jour, je me lançais dans le défi d’apprendre un nouvel art, l’aquarelle. Sans aucune prétention, j’avais juste comme envie à l’époque de m’exprimer à travers un médium différent, et d’essayer de laisser libre court à mon imagination.
Et si on m’avait dit que je passerai par toutes les étapes de l’artiste exaltée, perplexe, satisfaite, frustrée par la chance du débutant, pour enfin finir par accepter les « happy accidents » comme le dirait si bien feu Bob Ross, je vous aurait rit au nez. Et pourtant, me voilà. Deux ans plus tard. Un nombre incalculable de croutes achevées, de mini chefs d’œuvre (ah, l’oeil du débutant inconscient de sa propre médiocrité), de déceptions, de « ah! c’est pas du tout ce que je voulais faire grrrrr ! » oh « aaaahhhh…. c’est pas du tout ce que je voulais faire 😀 », et je peux affirmer maintenant que, un le travail et la patience paie, et deux que ça ne valait vraiment la peine.

L’étape du « Ugly Stage »

« Ugly Stage », c’est l’étape dite « laide » dans la peinture où l’on termine la premiere couche, et que l’on sait théoriquement où on souhaite aller tout en étant loooooinnn du compte en terme de rendu.
Cette étape nécessaire en aquarelle permet de laisser sécher le papier entre deux lavis, poser les premières couleurs et formes, laisser transparaitre le blanc de la page et la lumière des teintes translucides et prendre du recul afin d’évaluer plusieurs choses : où seront les accents de lumière, où préserver les blancs, et enfin où pousser les ombres et les noirs.
Tout un programme !
Alors comment faire pour lutter contre l’envie de déchirer son papier hors de prix quand tout semble perdu ? perso j’ai plusieurs méthodes.

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1Prendre physiquement du recul :
Parfois quand on travaille une peinture de trop près, qu'on bloque sur un détail, on ne se rend plus compte du visuel global de la peinture. Ce détail qui nous obsède n'est finalement peut être pas si important, cette couleur est peut être trop marquée, trop dissonante ? Reculer permet de voir où continuer à travailler, ajouter des détails, de la couleur afin d'atteindre le rendu souhaité.

2・Prendre une photo :
L'oeil est très critique, surtout quand on travaille à partir d'image et de modèle, et sans l'habitude du peintre aguerri difficile de voir son oeuvre inachevée faire pale figure face à ce verre, ces fleurs, ce visage parfaitement terminé, alors qu'on a passé des heures durant à travailler sur le dessin puis les mélanges de couleurs. La photo permet de prendre du recul, mais aussi de voir la progression du travail en cours, et de relativiser sur le chemin parcouru, entre le début et la fin de l'ouvrage.

3・Prendre une pause :
Café ? gouter ? diner ? dodo même parfois. Je vais souvent dormir juste quand je pense qu’il me reste un tout petit peu de travail à fournir sur une peinture, car j’ai tendance à trop travailler ces dernières et à tout « gâcher » avec le dernier coup de pinceau. En laissant reposer la peinture et mon esprit, j’arrive à voir la peinture d’un oeil plus frais et critique, sans m’attacher aux détails sur lesquels j’ai parfois passé beaucoup trop de temps, mais qui sont presque invisible face à la toile entière !


4・Prendre une photo en noir et blanc :
Si vous travailler souvent à partir de modèle, prendre une photo de ce dernier en noir et blanc permet de déterminer les zones sombres / noirs des zones de lumière. Une peinture sera toujours plus percutante et réussie avec les bonnes valeurs, car ce sont ces dernières qui aident à mettre en valeur la composition globale du tableau.

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5・Prendre une nouvelle feuille et commencer une autre oeuvre :

Il y a des peintures que j’ai fini en un mois voire plus car je n’avais pas la tête à ça. Je n’avais pas envie de détails, et de modèles, juste envie de peindre sans prise de tête. Et en revenant dessus bien plus tard, j’ai eu le déclic. Parfois une idée intéressante n’est pas une idée inspirante, alors au lieu de se saboter, mieux vaut laisser de côté et commencer quelque chose de plus fun, quitte à revenir dessus après l’orage.

Il existe un tas d’autres méthodes, mais voici les miennes, et le temps et l’expérience aident à ne plus s’en faire et à prendre le ugly stage comme une étape nécessaire voire magique de la peinture. En tant qu’amateur, peindre devrait toujours rester une source de plaisir, et non pas une nouvelle source de stress à ajouter au train train quotidien de la vie, alors qu’importe le ugly stage, pourvu qu’on ait l’ivresse !


En espérant que ce pavé tombe dans des oreilles d’artistes réceptifs !


Happy painting !

5 commentaires sur “L’art de dépasser le « ugly stage »”

  1. Merci à toi ! c’est compliqué au début mais on s’habitue à cette étape à force de peindre et perso ca me fait meme sourire parfois quand je vois à quel point « c’est moche » XD

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